martes, abril 07, 2015

Hacher

Desde que sentados en el asiento de atrás, en los viajes que por carretera hacíamos a Salamina, mi hermano y yo cantábamos las canciones que hoy resuenan en mi cabeza en los momentos oscuros, para hacerlos claros, desde entonces nunca llegué a pensar que una frase pudiera tener tanta importancia. / Hoy pienso en Bárbara y Dic, un dúo argentino (creo) que cantaba algo donde decían que “Oh cuánta gente fea solo una bella, tú en mis funerales.” Respirando. Así se llamaba esa canción. / Suena justamente ahora cuando tengo la intuición de saber algo horrible en todos; me siento triste y pequeño, tengo miedo. Algo así. “Sentí que me alejaba de mis grandes males”. Sí, “Dejar una sirena sólo es un rumor”. Me estoy convenciendo de eso, de lo que dice la voz nadando entre los instrumentos. Lo de siempre y siempre resuena esa frase, martillo que revienta las estrellas que mueren tras mis párpados, “Tú y yo iguales”. / Creo… cette fois-ci pour de bon, que je commence à perdre les pédales. Fruit de la peur et les lois de Boyle-Mariotte. Il fait chaud, il fait très chaud et la seule manière dont je trouve de me libérer de cette pression – qui n’est pas encore infernale, Dieu merci – est l’écriture, l’ensemble des turas et le sommeil, la pire des morsures. / En effet, je crois qu’il vaut mieux s’éloigner du bruit, du monde. Il faudra donc s’y approcher d’une façon extrêmement technique. Désormais je ne vais prononcer que le mot nécessaire, juste le mot capable de déclencher la sympathie qui se découle du bonjour, du merci et du sourire mesquin d’un employé lambda. D’ailleurs, je vais te promettre, ô mon animal sacré, de ne jamais t’invoquer directement, mais cette fois-ci, cette semaine, je t’implore de venir m’aider, le feu intérieur, le cadeau de Prométhée, commence à s’éteindre. Tes supplices, tes jardins potagères pleins de cadavres, tous enterrés sous mes chaussures sans cirage, tes cadeaux empoisonnés. / Je songe à tout cela, sans faire  pourtant aucun effort, et justement quand je commençais à croire fermement au pouvoir de l’écriture, au pouvoir médicinal de l’autobiographie. Ben tiens ! C’est épatant ça. Il est possible de songer certes qu’on écrit pour mettre les pieds sur terre. Cela sert à encadrer le « moi ». Mais c’est pas du tout ça ! L’empire du relativisme va sauver, ou bien, va condamner, ce drôle de monde. L’autobiographie n’est guère la mimesis alors qu'une petite partie du processus inverse : c’est la façon de devenir un autre. L’autobiographie est donc cette voix qui nous appartient, sans correspondre nonobstant à ce que les oiseaux ou les statues des parcs regardent éblouis par leur mutisme sadique.

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